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 abyssus abyssum inuocat

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Joshua Griffith




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MessageSujet: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Lun 21 Déc - 15:58


abyssus abyssum inuocat Abimew


    Le froid piquant de ce matin d'hiver-là avait engourdi le nez rougi et les orteils d'un errant, celui qui se vautrait dans la neige depuis plus d'une demi-heure déjà. Il musardait près des rivières gelées, déambulait le long des peupliers et s'égarait dans le troupeau de chevaux somnolents. Etait éloigné de cette agglomération-là d'équidés figés un petit cheval dont la robe nacrée se fondait admirablement avec le paysage laiteux de la peupleraie. Il était le seul à retourner les flocons entassés en masse, à la recherche d'un brin d'herbe, décidé à trouver de quoi paître. Cette ténacité-ci qu'il témoignait-là, ce hongre opalin plongé en pleine recrudescence, Joshua n'avait aucune peine à s'y identifier.

    Son reflex en bandoulière, il marchait et revenait, il s'avançait et s'immobilisait en quête d'une prise de vue, trahissant ses déplacements par l'affaissement de la neige sous ses pas. Il prenait plaisir à flâner dans cette mousse floconneuse encore vierge de tout passage, à s'étendre sur cet infini tapis glacé et à observer le ciel immaculé en quête d'une prochaine pluie sclérosée. Alors, comme pour toutes les autres images, il les attraperait depuis une planque stratégique pour les immortaliser à tout jamais.

    Intrigué par cette position incongrue qu'occupait son maître, le cheval d'argent s'avança d'un pas décidé tout en humant la neige de ses naseaux vrombissants, il s'ébroua finalement d'une telle énergie qu'il en souleva un nuage de poussières blanches. Ces particules-là prirent leur envol éphémère, essor rendu éternel par les capacités véloces d'un obturateur au son ferraillant.
    L'hybride n'en fut pas plus surpris que cela, à savoir que ces sons lui étaient devenus diablement familiers depuis ces dernières années ; et Léviathan ronfla lorsqu'il fut à proximité de cet être cher emmitouflé dans son épaisse veste de cuir doublée de mouton. Il sentit ce vêtement-là à l'odeur de bête, son écharpe en cachemire beige et les cheveux lavallière à découvert, ne profitant ni d'un bonnet molletonneux ni même d'une capuche simplissime. Par contre, ses mains étaient munis de gants que Joshua empruntait pour monter à cheval et la sollicitation de ses doigts lui permit de ne pas les sentir engourdis. Mais ces précautions calorifiques-là à elles toutes étaient bien moins agréables que le souffle chaud et apaisant d'un cheval bienveillant ; Léviathan poursuivait de réchauffer le visage de son humain avant de relever vivement la tête, les oreilles à l'écoute. Sur ce, Joshua s'empressa de se redresser pour scruter le paysage enneigé : rien ne présageait l'arrivée d'une quelconque personne, selon lui, mais qui pouvait ignorer la sensibilité supérieure des animaux ?
    Josh usa alors de son zoom pour mieux inspecter les alentours. Rien n'était plus paisible, et rien ne pouvait signaler une quelconque menace. Désormais, Léviathan poursuivait sa précieuse quête gourmande tout en mobilisant ses oreilles et en levant le nez régulièrement pour examiner les environs.

    Le photographe, quant à lui, se décida à poursuivre son travail : il repartit à la conquête de détails intéressants et de prises de vue. Un lapin traversa la prairie à toute vitesse pour se réfugier dans des fourrés opposés : de quoi avait-il eu peur ?
    Il tendit sa direction vers cet endroit-là d'où le petit animal avait déguerpi. Il s'accroupit doucement en essayant de ne pas déraper et fronça des sourcils, dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Il restait fixe, immobile, immuable, transi ; seuls ses yeux parcouraient l'ensemble de la zone boisée, tentant de découvrir une chose dissimulée coupable de la course effrénée du lapin. C'est alors qu'une branche crissa et que la neige posée sur celle-ci chuta pour retrouver l'océan de glace ; aussitôt que le bruit eut retenti, Joshua lança son regard en cette direction-là. Il avait seulement désiré distinguer l'élément qui avait perturbé cet équilibre, espérant intérieurement que ce ne soient pas simplement les lois de la lente physique qui en étaient les causes ; et comme si le ciel avait décidé d'exaucer ce voeu, il entrevit le pelage roux d'un beau renard. L'animal trottinait, s'arrêtait ça-et-là, reniflait quelques odeurs intrigantes et repartait vaquer à ses occupations. Josh eut seulement le temps de prendre cinq ou six photos en rafale pour assurer un certain taux de captures réussies.
    Etonnant comme ce renard pouvait gambader en journée, à peine dissimulé, quand il savait que les trophées de son père chasseur avaient été gagnés dans de profonds sous-bois au moyen d'une ferme bataille de subterfuges.
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Manuel Valens

Manuel Valens


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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Jeu 24 Déc - 0:35

    Manuel s'était levé du bon pied ce matin-là, quoiqu'un peu frigorifié. La neige était tombée avec abondance ces derniers temps, et un manteau blanc recouvrait les alentours. Le jeune homme, sa guitare sur le dos, était venu au ranch à pied. Il n'était pas loin et il aimait profiter de la nature, en ces jours calmes. Il pensait que la neige adoucissait les moeurs, tout était plus simple. Il n'y avait plus de chauffards pressés, ni d'hommes d'affaires en retard. Tout le monde prenait son temps, par sécurité certes, mais l'ensemble était bien plus paisible et agréable. Lorsque Manu arriva au ranch, il déposa sa guitare dans le club-house et partit chercher Malaya au pré. Elle était à Castle Rock, avec une petite troupe de juments et un étalon de trait. Lorsque son dresseur l'appela, elle souffla bruyamment. Le jeune homme se mit à rire, imaginant la petite jument d'ivoire protester "Mais qu'est-ce que tu m'embêtes alors que je suis tranquille ici ? " Mais finalement, Malaya se rendit à l'évidence et releva la tête brusquement de son petit caillou dépourvu d'herbe, comme s'il lui était apparu nettement que son cher maître pouvait avoir quelque chose à lui offrir. Elle ne reçut rien d'autre que des caresses mais se laissa enfiler le licol tranquillement. Manu déposa la longe sur l'encolure de la jument et se mit en route, cette dernière le suivant comme s'il tenait lui-même la longe. Il avait pour projet de l'emmener travailler un peu dans le manège, mais il était pris. Il avait oublié que c'était l'heure où le directeur faisait ses blagues à deux balles à des cavaliers convaincus d'apprendre quelque chose...


    Le jeune homme se rabattit sur le rond de longe, qui était libre. Il retira le licol à Malaya, et d'un geste du bras la mit au pas, puis au trot. Lorsqu'elle fut suffisamment échauffée, elle se mit au galop sous la voix de Manuel, et s'arrêtait lorsqu'il se baissait. Et lorsqu'il baissait la tête, elle revenait vers lui au pas. Il se releva vivement et d'un geste du bras gauche la ponette repartit au galop, soulevant des trombes de neige de ses petits sabots. Un mouvement de tourniquet de la part de son dresseur lui fit faire une pirouette gracieuse. Elle soufflait chaud et commençait à transpirer sous son poil d'hiver. Le jeune homme baissa la tête et la caressa abondamment, désireux de ne pas trop la mouiller, de peur qu'elle attrape froid ensuite. Il n'avait jamais vraiment constaté les bienfaits du bouchon à la paille pour sécher un cheval. Il la mit dans son box, les travaux des écuries ayant été terminés la veille. Pour une fois, le directeur ne s'était pas moqué du monde et les travaux étaient bien finis pour Noël. Enfin... il brossa vigoureusement sa jument, lui enlevant la poussière et la boue séchée. Malgré tout, sa robe restait plus proche du marron que du blanc pur. Il était bien loin le temps de se donner en spectacle ! Et puis, il ne voulait pas priver Malaya de ses défenses naturelles en la rendant trop propres : elle aurait besoin de sa crasse pour ne pas tomber malade au pré. Il lui donna sa ration de foin, qui n'avait pas été encore distribué : les palefreniers étaient absents ces derniers temps, cela intriguait tout le monde d'ailleurs. Le bruit courait que certains avaient été traumatisés par l'incendie et incapable de revenir travailler, mais beaucoup avaient des doutes. La jument commença à manger son foin à belles dents, et après une dernière caresse, Manu partit dans le club-house. Il espérait pouvoir s'y détendre un peu, mais au lieu de ça, une foule d'inconnus parlaient avec animation. Il avait envie de passer un petit moment tranquille, et préférait ne pas se mêler à eux. En même temps il les comprenait, en période de grand froid, tout le monde voulait rentrer au chaud.


    Il fallait donc qu'il ne fasse pas comme tout le monde pour être tranquille. Il saisit sa guitare et se la mit sur le dos, avant de ressortir dehors. C'était un froid glacial certes, mais il aimait aussi cette paix. Il se souvenait de la peupleraie, le pré dans lequel Malaya avait été placée à son arrivée ici, le temps de s'intégrer avec les autres chevaux. Elle avait été bien ici, il avait pu aller la voir quand il voulait, et la faire travailler dans son pré directement. Mais elle était aussi bien avec un peu de compagnie ! Depuis, la peupleraie était restée un lieu que Manuel appréciait particulièrement. Il y était tranquille mais en même temps pas trop éloigné du coeur du ranch. Il y avait généralement un ou deux chevaux, rarement plus. Et encore plus rarement des humains ! A part ceux qui, eux aussi, cherchaient un moment de calme. Il s'assit dans la neige, sans se soucier du froid et de l'humidité qui traverseraient son postérieur dans peu de temps. Il sortit sa guitare de sa housse et commença à l'accorder à l'oreille, lorsqu'il entendit des craquements de brindilles autours du pré. Il se redressa et distingua alors dans les fourrées un homme, avec un appareil photo à la main. N'ayant jamais été très à l'aise avec les inconnus, il sourit légèrement et se leva, reposant sa guitare sur sa housse en prenant soin de ne pas la mettre en contact avec la neige.


    " - Bonjour ! Excusez-moi, je... je ne vous avais pas vu. "
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Joshua Griffith




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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Ven 25 Déc - 0:35


    Il était tellement plongé dans ses réflexions que Josh ne se rendit même pas compte qu'il avait été observé. Il avait pourtant cet instinct-là qui se réveillait en lui quand il se sentait épié ou quand quelque chose de manifestement inattendu devait s'accomplir. Pourtant, à cet instant-ci, il demeurait accroupi près des buissons et regardait toujours les fourrés, semblant vides de toute présence animale mais qui avaient abrité, quelques instants plus tôt, un renard roux en quête d'une proie charnue. L'appareil photo du jeune homme était toujours allumé, le cache suspendu à l'objectif par un fin fil noir, lové au creux de sa puissante et habile main droite.


      MANUEL « Bonjour ! Excusez-moi, je... je ne vous avais pas vu. »
    Josh eut un léger mouvement de sursaut en entendant quelqu'un s'exclamer dans son dos. Aussitôt, il tourna la tête en la direction de cet inconnu et se releva, arborant un léger sourire sympathique, tout en réinstallant machinalement le cache de son appareil photo sur l'objectif et en l'éteignant.
      JOSHUA « Bonjour ! Ca n'est pas grave, à vrai dire je ne savais pas non plus que vous étiez ici. »
    Il se rendit près d'un autre buisson aux branches dégarnies d'où pendait ce qui ressemblait plus ou moins à un sac pour appareil photo. Ce dernier, de couleur obscure, était malgré tout recouvert d'une housse imperméable gris clair destinée à le protéger de l'humidité. Le jeune homme y rangea son appareil à l'intérieur et prit bien soin de le recouvrir avec l'enveloppe hydrofuge.

    Il jeta un rapide coup d'oeil vers Léviathan qui avait marqué une légère pause afin d'observer les gestes de son maître. Ainsi, allait-il quitter ce lieu ? Cela signifiait ou bien que le hongre resterait seul et qu'il aurait probablement droit à un au revoir agréable voire goûteux, ou bien qu'il devrait rentrer au box et qu'il devrait alors se dépêcher d'attraper le plus de brins d'herbe possible. Il risqua tout de même une hésitation, cherchant à décoder les faits et gestes de son maître afin de déterminer le dénouement qu'il en était. Ce dernier, contre toute attente, s'éloigna de lui et se dirigea vers un humain qui lui était inconnu mais qui était la source probable des petits bruits précédents que le cheval blanc avait perçu un moment plus tôt.
      JOSHUA « Au fait, je suis Joshua Griffith, mais appelez-moi Josh ; et voici mon cheval, Léviathan. »
    A l'instant où Joshua se retourna vers son hongre, Léviathan avait déjà recommencé à manger. Il poursuivait sa quête avec davantage de conviction qu'avant, conscient qu'il quitterait peut-être la pâture bientôt et qu'il devrait seulement se contenter de foin, de paille, d'une pierre à sel ainsi que de grains dans un espace réduit et confiné. Non pas que le confort d'un abri intérieur le contrariait, ce cheval-là à l'air rustique et n'ayant de meilleur loisir que celui de mâchurer sa robe le plus possible, mais rien ne valait plus que la fraîcheur de la nature en bouche.

    Joshua, en se mettant à la hauteur du nouvel inconnu, vit alors qu'une guitare était posée plus loin sur sa housse. Un faible sourire se dessina involontairement sur son visage tandis qu'il observait le bel instrument de musique, probablement celui qu'il chérissait le plus parmi tous. Non pas que Josh ait été un musicien de grand talent, il avait seulement été initié à cette musique-là à Pain Castle mais, à ce jour, il ne pouvait simplement qu'admirer les morceaux qu'exécutaient les artistes.
    Sur cette pensée, il entendit un bruit étrange dans son dos. Il se retourna et c'est alors qu'il découvrit, médusé, son petit cheval blanc marcher d'un pas décidé, l'encolure basse et le nez plongé sous l'épaisse couche de neige qu'il fendait en deux tel un bulldozer atypique.
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Manuel Valens

Manuel Valens


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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Lun 28 Déc - 23:35

    Manuel fut assez gêné lorsqu'il vit l'inconnu sursauter. Ca ne se faisait pas franchement de surprendre les gens dans leurs dos comme ça... mais il fut vite rassuré face à la jovialité de ce jeune homme. Il esquissa un léger sourire en le regardant éteindre et ranger son appareil photo. Il supposait que c'était un journaliste ou un photographe amateur, dans tous les cas Manu avait toujours été impressionné devant le don de certaines personnes à immortaliser les images qui montrent le mieux la beauté des choses, cette beauté la plus profonde qui ne se dévoile juste un instant, celui de la prise de vue. Lui-même avait toujours été un piètre photographe, n'étant absolument pas doué pour saisir le bon moment à travers un appareil. Il n'avait jamais été très bon avec une machine dans les mains, que ce soit un appareil photo, un portable, un ordinateur, un ipod, ou tous les objets électroniques à la mode. Il n'en possédait aucun et s'en passait fort bien. Il savait pourtant immortaliser les scènes les plus belles à partir de son simple regard, c'était ainsi qu'il appréciait pleinement le monde, le seul problème était que ces scènes n'étaient pas gravées dans sa mémoire pour toujours comme c'est le cas sur du papier photo. Mais c'étaient ces moments éphémères qui donnaient un certain sens au monde qui s'étalait devant lui chaque jour, parfois si incompréhensible...


    Le jeune homme observa ensuite les mouvements de l'inconnu puis du cheval blanc, qui semblait réfléchir tout en suivant chaque minute de la scène. Manuel n'avait pas vu ce cheval à proprement parlé, il avait l'habitude de voir un ou deux chevaux ici et cela faisait partie du paysage qu'il appréciait chaque jour. Il ne se focalisait plus dessus, et loupait souvent les particularités de chacun. En l'occurrence, celui-ci était assez amusant, en même temps gourmand et curieux apparemment. L'inconnu présenta donc son cheval, Manu sourit franchement cette fois, un peu plus à l'aise que quelques secondes avant.


    " - Manuel Valens, mais vous pouvez m'appeler Manu. Votre cheval est vraiment beau, blanc sur ce manteau de neige... "


    C'était peut-être pour cela que Manuel ne l'avait pas vu, songea-t-il. Parce-que les couleurs se confondaient. Pourtant, c'était dommage car lorsqu'on y prêtait attention, on découvrait un très beau tableau. Le cheval se remit à manger, tel un bon vorace qui profite de ce qu'il a pendant qu'il en est encore tant. Le jeune homme pensa avec amusement que sa jument lui ressemblait assez, pour seule différence qu'elle lui faisait sentir franchement son agacement lorsque son dresseur l'empêchait de faire ce dont elle avait envie. Mais elle s'était rendue compte depuis longtemps qu'elle gagnait au change, alors elle se faisait moins ronchonne, quoi que toujours assez explicite. Josh eut un sourire à la vue de la guitare, Manuel sourit à son tour. Il avait apprit à accorder beaucoup d'attention aux expressions corporelles et faciale des autres grâce à son métier, et cela lui servait tous les jours. Il aimait bien surprendre cette expression là, la même que certains passants avaient dans la rue lorsqu'il se promenait sa guitare sur son dos. Il riait aux éclats aux commentaires de certains. A croire que certaines personnes habitant en ville n'avaient jamais vu de guitare de leur vie.


    Soudain, la masse de poils blancs se mit en mouvement plus énergiquement. Manu se retourna et découvrit alors Léviathan qui marchait, le nez dans la neige, ouvrant un passage dans la mer glacée. Il se mit à rire, il n'avait jamais vu un comportement aussi particulier. Il songea que le cheval devait chercher de l'herbe et qu'il en trouvait bien peu sous ce manteau d'argent. Il fallait dire que les brins qui se découvraient en dessous étaient bien ras et chétifs. Mais rien n'équivalait le plaisir de manger de l'herbe bien fraîche pour les chevaux. Manuel se retourna vers Joshua, amusé, cherchant à mieux cerner ce caractère pour le moins particulier.


    " - Votre cheval est gourmand ? Cette neige doit être bien gênante pour lui ! "


    Une petite rafale de vent venant des montagnes se fit sentir. Le jeune homme frissonna, jetant un coup d'oeil à sa guitare pour voir si quelques flocons de neige fraîche ne s'étaient pas envolés sur la housse. Elle avait l'air relativement épargnée, Manu était rassuré et pouvait continuer sa contemplation de Léviathan... Il se retourna ensuite vers son maître, fasciné par cet équidé et curieux d'en savoir plus.


    " - Léviathan, c'est un beau nom pour un cheval. Il a une origine particulière ? "
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Joshua Griffith




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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Mar 29 Déc - 23:01


      MANUEL « Votre cheval est vraiment beau, blanc sur ce manteau de neige... »
      JOSHUA « Merci. »
    Il ne pouvait s'empêcher d'accepter ce compliment dans un sourire sincère, tant il était fier de ce petit cheval hybride. Un petit dadichon, de la taille d'un double-poney mais au titre de cheval par pure facilité. Joshua aurait même pu peut-être obtenir une réduction sur sa pension s'il avait précisé que Léviathan tendait plus vers le poney que vers le cheval, vu sa petite mesure au garrot. Enfin, s'il était court, il était pourtant très large ; en effet, rien n'était plus visible que son ventre bien dodu dont l'impression de rondeur avait été augmentée par son gros poil d'hiver abondant, lui conférant un air d'ourson polaire. Malgré ses défauts, qui étaient plutôt des caractéristiques physiques particulières sans grand désavantage, il était muni d'énormément atouts du point de vue morphologie et mentale. Son coeur tendre et sa capacité à établir des liens étaient extraordinaires.
      JOSHUA « Enfin, sa blancheur n'est qu'éphémère. C'est déjà un miracle s'il soit toujours aussi propre à cette période de l'année mais je pense qu'il va bientôt virer au palomino... Vous savez, avec ces taches d'urine... »
    Y songer le dégoûtant : Joshua mettait énormément de coeur à brosser son cheval à la fois pour passer un bon moment avec lui, aussi pour contribuer à un meilleur transit, mais bien évidemment pour la satisfaction d'avoir un beau cheval idoine et intrinsèque. Mais déjà, les bouts de crins avaient viré au mastic et témoignaient du mode de vie actuel de Léviathan. Il vivait dans un box individuel bien paillé et plutôt bien réparti, bien que Joshua comptait s'entretenir avec le palefrenier en chef concernant le box de son cheval.

    Ce dernier remuait dorénavant la neige avec conviction, creusant un sillon glacé dépourvu de toute herbe. Manuel sembla amusé par cette scène, mais Joshua était moins étonné : il avait l'habitude de voir cette détermination chez ce hongre, bien qu'un sourire s'esquissait malgré tout à la vue de ceci. Après tout, Léviathan ne cultivait-il pas une croyance pure et dure pour le Carpe diem ? Cueille le jour et fie-toi le moins possible au lendemain ; c'était bien là toute la philosophie du poney chenu : il fallait s'emparer de toute la nourriture possible à l'instant-même, profiter du moment présent, pour que la déception d'avoir manqué quelque chose ne survienne pas plus tard. C'est pourquoi Joshua acquiesça de la tête à la remarque de Manuel : certes, son cheval était l'effigie-même de la gourmandise. Et lui, était-il le symbole d'un de ces péchés capitaux ? Si ce n'était un faible pour la luxure, Josh aurait été le parfait représentant de l'orgueil.

    Tandis que Manuel observait Léviathan, Josh scrutait la guitare posée sur sa housse. Ils étaient loin, ces jours insouciants où il grattait les cordes d'une guitare, guidé par la voix rauque et forte d'une musicienne de talent, sous le regard attendri de Mary Van Hallen Griffith qui souriait paisiblement à côté de son somptueux piano à queue. Cette belle jeune femme, qui avait l'âme d'une artiste, avait été celle qui avait voulu initier ses petits à la musique.
      MANUEL « Léviathan, c'est un beau nom pour un cheval. Il a une origine particulière ? »
    Josh sortit brusquement de ses pensées et jeta un coup d'oeil inquiet vers Manuel. Il fut satisfait de constater que ce dernier avait toujours les yeux rivés sur Léviathan et inspira profondément, tout en bravant le vent glacé qui s'engouffrait en lui, avant de lui répondre :
      JOSHUA « A l'origine, le Léviathan est un monstre marin dont parle la Bible ; cette créature serait la bête de l'Apocalypse. De façon générale, il évoque plutôt un cataclysme destructeur. Au Moyen-Âge, on considérait Léviathan comme un dieu infernal qui s'emparait des âmes ; enfin, moi je ne connaissais ce nom que d'après les ouvrages de Hobbes et encore, j'en avais totalement oublié quel rôle avait tenu ce monstre chez ce philosophe. »
    Dans ses jeunes années, il avait dû lire des oeuvres rédigées par des auteurs anglais dont Thomas Hobbes faisait partie, mais les sujets étaient si compliqués et rébarbatifs que Joshua avait oublié à peine la page tournée. Tout du moins, il se souvenait seulement de ce nom-là, Léviathan, qui symbolisait quelque chose de monstrueux, à la fois effrayant et important, aux attraits anarchiques et déchus, un nom que portait un cheval loin d'être comparable à un monstre ; et, comble de surprise, l'affixe de ce dernier était Machiavel.

      JOSHUA « Et vous ? Vous avez un cheval ici ? »


      hrp : c'est très mauvais mais j'étais en manque d'idées. Je ferai mieux à la prochaine réponse !

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Manuel Valens

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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Dim 17 Jan - 15:13

[o.O très mauvais ? Moi je trouve ça super (:]


    Manuel ne se lassait pas de regarder Leviathan, ce cheval l'amusait au plus haut point, il fallait dire que c'était un équidé assez singulier. Il rit à la l'évocation de la robe virant au palomino... c'était bien dit, dommage que le résultat ne soit généralement pas aussi réussi qu'une véritable robe palomino... il connaissait ça avec Malaya ! En France avec la compagnie, il n'avait aucune difficulté à la garder propre et blanche. Les représentations l'y obligeaient aussi, et la vie au box l'y aidait beaucoup. Mais depuis qu'elle était au ranch, il comprenait la réelle difficulté d'avoir une jument grise claire ! Au début il s'était appliqué à la garder propre. Et puis, maintenant, il avait un peu abandonné, il l'avouait volontiers. Elle était bien brossée mais souvent, des taches foncées persistaient sur sa robe d'ivoire. Après tout, cette vie au pré la ravissait, elle n'avait jamais été aussi vivante, pleine d'entrain et curieuse. Et puis comme le voulait le dicton, cheval boueux cheval heureux... enfin, cette affirmation n'était pas toujours vraie, mais il doutait que Malaya soit malheureuse à cause de quelques taches noirâtres. Et puis il la trouvait toujours aussi belle, elle n'avait pas changé en elle-même, alors qu'importe les apparences ? Maintenant qu'il n'y avait plus de gens à épater dans l'assemblée... certes on pouvait toujours le juger, mais ça n'était plus son gagne-pain, c'était donc un soucis bien secondaire.


    Malaya faisait plein de choses assez imprévisibles, mais ce hongre là était vraiment différent. En même temps, il est impossible de croiser deux chevaux identiques, même pour des jumeaux ! Comme les humains, l'inné peut être le même, l'acquis est forcément différent pour chacun, même si peu... en même temps, Manu vit le jeune homme poser le regard sur sa guitare. Il sourit légèrement, il aimait bien rencontrer des musiciens, il pensait souvent qu'ils avaient quelque chose en commun, un goût, une sensibilité particulière, qui rapproche les êtres. Souvent entre guitaristes, ils se comprenaient. Et Manuel, qui n'était pas particulièrement à l'aise en société, appréciait de converser avec des gens qu'il comprenait sur un point. Soit la musique, soit le théâtre, soit l'art en général. En l'occurrence, c'était l'art de la photographie chez Joshua, un art très respectable dont Manu ne connaissait absolument rien, mais ça lui suffisait pour se sentir un peu plus à l'aise avec cet homme.


    Alors qu'il écoutait le récit du propriétaire du cheval, il se mit à frissonner légèrement, désireux de se réchauffer par le vent froid qui sévissait. Ce cheval là, court sur pattes et un peu rond, mais tellement attachant, n'avait rien d'un monstre songea-t-il. Mais beaucoup de noms étaient tirés de la Bible, ou de mythologies anciennes... c'était l'histoire qui voulait ça. Manu acquiesçait au fil des explications de Joshua, puis détacha finalement du regard du hongre pour le poser de nouveau sur le jeune homme.


    " - Oui, une petite jument du nom de Malaya. Elle a la même robe que Leviathan, quoique moins lustrée il faut l'avouer ! En réalité, c'est une ponette, mais je trouve que petite jument ça sonne mieux. "


    Manu sourit, c'était ça qui avait fait le succès de la compagnie de cirque en France, la petite jument blanche qui faisait un vrai numéro à elle toute seule... Si l'affiche aurait mentionné une ponette, ça aurait moins attiré les gens. C'était un choix purement publicitaire, dont Manuel ne s'était jamais vraiment soucié, peu attiré par ce monde là. Il y avait des gens qui faisaient ça admirablement et il les laissait faire. Mais depuis, il s'était habitué à cette désignation de petite jument, et il y était resté. Les yeux de Manu se baladaient sur le chemin, se laissant glacer par le vent avant de s'humidifier de nouveau par ses paupières. Il aimait bien balayer ce paysage, il ne se lassait jamais d'admirer cette blancheur parfaite. Son regard se posa de nouveau sur sa guitare, il s'y approcha et la rangea dans sa housse, craignant qu'elle ne prenne l'humidité pour de bon. En refermant la fermeture éclair de la vieille housse autrichienne, souvenir de son voyage d'Europe de l'est vers l'ouest, il se tourna vers Joshua.


    " - Vous êtes musicien également ? "
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Joshua Griffith




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MessageSujet: Re: abyssus abyssum inuocat   abyssus abyssum inuocat Icon_minitime1Ven 12 Fév - 22:00


    Le photographe n'avait que trop bien remarqué le vif intérêt que portait Manuel sur Léviathan. Ce dernier, petit cheval d'albâtre loin d'être à court d'idées farfelues, ne cessait de fouiller le manteau de neige à la recherche de brins ; et cette mission-là, bien qu'elle lui soit à coeur, semblait vouée à une satiété incertaine. La nourriture se faisait si rare que le hongre décidait parfois de donner un coup de nez plus violent, soulevant un monceau de neige glacée qu'il éjectait sur le côté, sans toutefois être pleinement satisfait. Alors, il s'éloignait de quelques foulées et grattait furieusement le sol pour déterrer quelque chose de bon à manger.

    Tandis que Léviathan, fatigué par ses recherches vaines, marcha d'un air déterminé avec le nez au ras du sol, Manuel parlait de sa petite jument : Malaya. Elle devait, à première vue, ressembler fortement au hongre : de robe gris clair tendant vers l'opalin et pas d'une mesure très grande, puisqu'on la surnommait petite jument alors qu'elle était plutôt une ponette. Mais quelle importance ? Derrière ces surnoms se cachent des équidés adorables qui ont faim de tolérance et qui sont las de préjugés.
    Bien des individus jugent les poneys quand des personnes favorisent la grandeur et la splendeur des chevaux. Etaient-ils seulement meilleurs que les poneys pour leur taille ? Comme disait Franklin Jones, il est facile de monter sur ses grands chevaux, mais essayez donc d'en descendre gracieusement ! ou encore, chez ces éminents cavaliers Arabes : admire le grand cheval et choisis le plus petit ; il arrive souvent d'en chuter plus vite, mais l'on tombe de bien moins haut.
    Bien entendu, il était insensé et irrespectueux de massacrer la musculature et le mental d'un cheval faute d'être un couple disproportionné. C'est pourquoi certains principes tentent de surnommer le grand poney qui peut porter un adulte par le terme double-poney. Malheureusement, les critères que remplit cette appellation rendent seulement compte de la taille, non pas de la corpulence ni de la force de chaque équidé.

    Ô triste destin : poney, double, cheval de selle ou de trait, tous ont été les plus merveilleuses conquêtes de l'homme : ils vous portent, tirent vos maisons, vous amusent, s'élancent dans les troupes ennemies et reviennent vainqueurs de leurs tâches avec cette audace fougueuse, cette volonté courageuse, cette tolérance imméritée qu'ils portent aux hommes ; et pourtant, l'être humain est probablement la pire conquête que l'espèce équine n'ait jamais faite. Cui bono ? A qui cela profite-t-il ?

    Joshua observait Manuel qui rangeait sa guitare dans sa housse. Lui aussi avait ressenti le froid piquant de l'hiver et avait l'impression de se liquéfier sur place, devenant la proie du gel.
    Ainsi fut-il étonné par la question que lui posa son interlocuteur : « Vous êtes musicien également ? ». De nouveau, le passé de Josh le rattrapa comme une bourrasque d'air frais vous enveloppe pour vous faire frissonner, passé que Josh chérissait, passé qu'il haïssait ; il ne supportait plus les tourments qui unissait la quiétude de ces années avec l'amertume de ces jours. Pourtant, les images pastelles d'une enfance innocente lui revenaient en tête, et la splendeur d'une jeune femme pleine de vie tiraillait son esprit affaibli par la désillusion. Il lui semblait que le piano l'engloutirait dans sa sinistre obscurité menaçante tandis que les cordes, brûlantes et épineuses, lui griffaient les doigts au sang ; il lui semblait que la voix grave d'une dame bien en chair, au regard sévère et aux gestes doux, l'assommait ou l'écrasait ; il lui semblait insupportable, surtout, de regarder Mary Van Hallen, plus fraîche que jamais, naïve, heureuse, extasiée, insouciante du futur qu'il lui était réservé. Pourquoi ne pouvait-il pas crier pour la prévenir du danger, pour l'implorer de consulter un médecin ? Il n'était peut-être pas trop tard...
    Et soudain, les couleurs devinrent saturées et tout cet univers s'éloigna brusquement de lui. Il était impuissant face à cette scène.
      JOSHUA « Je... »
    Il lui fallut une petite seconde avant que tout ne se rétablisse. Il était aux Etats-Unis, dans le Wyoming, pas loin de Laramie, dans le Wildfire's ranch. Il devait mener à bien une quête.
      JOSHUA « Non je ne suis pas, je n'y joue plus depuis fort longtemps. A ce jour, j'écoute et j'apprécie. »
    Il avait fini par répondre ; et on ne pouvait rien déceler dans son regard vert tendre mourant dans le gris, pas même les regrets d'une vie passée, pas même la pointe farouche de colère qu'il abritait en lui depuis quelques années déjà, pas même cette désillusion qui le hantait depuis qu'il avait vendu sa dignité au Diable.
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