Arrivée... [Libre ! ]

"Je suis désolée."

C'est tout ce que sa mère avait eu le cran de dire lorsqu'elle la
déposa devant...euh... c'était quoi déjà ?
Laramie ? Bien loin de San Francisco tout ça. Elle se remémora assez rapidement tout ce qu'elle devait faire. Sa mère la dépose, elle attend sagement l'amie de sa mère et elle se rend au ranch Wildfires. Tout avait l'air si simple dans la voiture. Elle se revoyait encore, comme un film en boucle, la scène.

FLASH BACK.
"- Pourquoi tu me laisses ?
- Je ne te laisse pas, je dois me reposer et toi, te détendre.
- Bien sur. En attendant, ça t'arrange bien que je dégage.
- Pas du tout !
- Dis ce que tu veux, je n'en n'ai rien à foutre ! "

Sur ces mots, Phoenix claqua violemment la portière de la voiture. Elle s'enfonça dans son siège et croisa ses bras sur sa poitrine. Il était tôt, il fallait partir de bonne heure pour arriver au moins en fin d'après midi là bas. Elle serra ses dents, elle était tendue. Après quelques minutes de route, sa mère rompis le silence.

"- J'ai pas envie de t'abandonner, mais c'est mieux pour toi. Et puis, t'as Moon ! "

*Moi, j'ai uniquement envie de gerber.* Malgré cette pensé, elle acquiesça. Sa mère sourit et repris la conversation. Elle parlait de ses chers neveux qui vivent à Londres et qui, je cite, sont charmants. Ils sont normaux, en tous cas. Quand à Phoenix, elle écouta d'une oreille distraite, plus occupée par son futur. Elle regardait défiler les poteaux, les arbres, les plaines, les villes,... Perdue dans ces pensées.
FIN DU FLASH BACK.

Phoenix ouvrit les yeux. Elle s'était assoupit et les mots que sa mère avait prononcé l'avait réveillée. A présent, elles étaient à l'arrêt. La jeune fille sortit de la voiture et ouvrit le coffre. Elle attrapa sa valise et regarda sa mère avec insistance. Sa mère, baissa les yeux. Elle savait que tout avait été préparé, Moon devait déjà être installée au ranch, l'amie de sa mère arriverait dans quelques minutes, sa mère partirait pour l'Angleterre. Pourtant, la seule chose qu'elle dit fut un vague "Salut !". Un peu comme si elle allait à l'école et qu'elle reviendrai le soir. Sauf que ce "Salut !" cachait en fait un "Adieu.". Sa mère l'embrassa et reparti.
30 min. Plus tard.
Phoenix était simplement assise sur sa valise. Elle avait appelé l'amie de sa mère. En vérité, elle avait décroché un poste à New York et ne pouvait plus prendre la petite. L'amie avait tenté Depuis une semaine de joindre sa mère mais elle restait sur messagerie. Phoenix crevait de chaud, avait mal a la tête, ne se sentait pas bien. Elle réalisait qu'elle était seule, il était environ 6h00 du soir, personne ne viendrait. Elle ne savait même pas ou était le ranch. Elle était littéralement désespérée lorsque une lueur d'espoir apparue.

"- Hey ! Excusez moi, mais je suis perdue, pourriez vous m'indiquer le Wildfires ranch s'il vous plait ?"

Sale journée, très sale journée... l'été s'installait à grands pas au ranch, avec tous les ennuis qui y étaient attribués. Plus de tempêtes de neige cette fois, plus de risque que les chevaux meurent dans les immenses pâturages d'une fraîcheur mordante. Mais à la place, cette chaleur à crever, qui certes ne les tuait pas, mais qui ne leur faisait pas du bien non plus... le maximum de chevaux avait été mis à la peupleraie, seulement ce pré n'était pas si grand et on pouvait y mettre qu'assez peu de chevaux. La plupart était toujours sur le Dos d'Âne. En l'occurrence, une jument y était arrivée et on l'avait mis à la peupleraie pour qu'elle s'habitue au rude climat de la région. Elle venait de San Francisco disait-on, une petite jument pie noire, qui n'avait pas encore de nom. Elle avait été déposée à la va vite par une femme apparemment trop pressée, comme tous ces citadins qui n'appréciaient plus rien, ni le calme de la nature, ni l'immensité des grands espaces où ils se sentaient perdus, ni même l'apaisement des chevaux. Ah ! Ces pauvres citadins... en même temps ils n'ont pas le même besoin que les cavaliers du Wildfire's ranch à se resourcer. Non, ils prennent la vie qu'ils ont et ne se posent pas toutes ces questions pour déterminer si oui ou non ce sont des monstres horribles... Leur vie est tellement plus facile, mais en même temps si vide !

Steven, monté sur Sunny Boy, faisait le tour du Dos d'Âne. Simple routine, pour vérifier que tous les chevaux allaient bien. Il trouva le troupeau au creux d'une colline, se battant contre les mouches, amorphes, écrasés par la chaleur. Ils ne bougèrent même pas une oreille à l'arrivée de l'étalon palomino, à part les quelques poulains qui n'avaient pas encore assimilé ce grand et puissant père du troupeau. Cependant en s'approchant de plus près de la vieille jument blanche, la dernière jument de James, il perçut sa respiration sifflante et difficile. L'emphysème la reprenait, comme à chaque été, la vieillesse devenait dure pour elle... Ste fit faire une maneuvre à sa monture et la jument, parfaitement habituée à ces méthodes, se soumit à l'étalon sans discuter et le suivit jusqu'à la peupleraie. Là, elle fit connaissance avec la nouvelle jument pie noire sans nom. Le premier salut ne fut pas glorieux, et pour plus de sécurité Ste dressa une cloture rapide entre les deux chevaux, pour leur permettre de mieux se connaître sans danger de ruade ou autre. Mais il restait préoccupé par l'état de la vieille jument de son père... certes, d'être ici dans ce pré plus frais lui ferait du bien. Mais ça ne résoudra pas le problème, et on n'en était qu'au début de l'été. Pire, on n'était qu'à la fin du printemps ! Il faudrait trouver une vraie solution au plus vite, Steven avait peur qu'elle ne passe pas l'été, et chacun sait que le jeune homme n'a pas peur pour rien !

Il passa donc en revue toutes les solutions pour améliorer sa respiration. Il trouva sans mal, se souvenant d'un conseil de Greg... il lui fallait des médicamment spéciaux. Mais ceux-là étaient en rupture de stock il y a quelques semaines... tant pis, il fallait agir. Steven monta dans son vieux Pick up et se dirigea vers Laramie. Après une bonne demi-heure de route en évitant les trous des routes cahotiques, il rejoignit le centre ville. Il parcourut les ruelles à pied, trouvant rapidement son magasin favori, celui sur lequel il fondait souvent beaucoup d'espoir...


" - Hey ! Excusez-moi, mais je suis perdue, pourriez-vous m'indiquer le Wildifre's ranch s'il vous plaît ? "


Seulement devant lui se trouvait une jeune fille qui semblait, elle, ne plus porter beaucoup d'espoir en elle. Steven la regarda d'abord avec étonnement, pour après quelques longues secondes, réagir. On ne perd pas ses vieux réflèxes, même en approchant de la trentaine, le temps de réaction est toujours aussi long. C'était devenu un mode de vie à présent pour le directeur... Finalement, il sourit après avoir analyser très rapidement la situation. Une jeune fille assise sur sa valise, complètement paumée. Et qui plus est une nouvelle arrivante au Wildfire's ranch ! Il ne pouvait s'agir que de la propriétaire de la nouvelle jument qui venait de débarquer... après tout on n'avait jamais vu sa cavalière, et la citadine ressemblait bien à ce genre de médiatrice qui n'a rien à voir dans l'histoire. Oui, il avait trouvé... Seulement cette jeune fille là l'intriguait, peut-être plus si c'est possible que les autres cavaliers qu'il avait l'habitude de fréquenter.


" - Eh bien tu ne pouvais pas mieux tomber ! Je me présente, Steven Harrow, directeur du Wildfire's ranch. Tu es une nouvelle cavalière ? Ca sera aussi moi qui m'occupera de tes cours d'équitation, tu vois en ce moment, on est euh... un peu raide question personnel. Enfin tu vois le truc ! Mais... qu'est-ce que tu fais là avec ta valise ? "


Steven posa cette question avec tout le sérieux dont il était capable, trop préoccupé par la situation de la jeune fille. Elle avait l'air complètement perdue ici, un peu comme tous les cavaliers qui arrivaient, sauf qu'elle était seule et apparemment sans lieu où dormir, sinon elle aurait posé sa valise ailleurs qu'en plein milieu d'une ruelle. Il espérait qu'elle allait être honnête avec lui, il détestait l'idée que ses cavaliers pouvaient se retrouver dans des situations de désespoir total. Il ne savait déjà que trop bien qu'un pouvoir est déjà une belle tache noire dans la vie de quelqu'un, et qu'en général on a plutôt avoir intérêt à avoir un toit où dormir pour garder à peu près le moral - et pour lui, le moral c'était sacré. Dans tous les cas, si elle se confiait, il l'hébergerait sans problème chez lui - après tout, la chambre d'amis ne sert plus depuis des lustres ! Bien sûr, ce ne serait que temporaire mais... voilà quoi, c'était déjà ça.

" - Eh bien tu ne pouvais
pas mieux tomber ! Je me présente, Steven Harrow, directeur du
Wildfire's ranch. Tu es une nouvelle cavalière ? Ca sera aussi moi qui
m'occupera de tes cours d'équitation, tu vois en ce moment, on est
euh... un peu raide question personnel. Enfin tu vois le truc ! Mais...
qu'est-ce que tu fais là avec ta valise ? "

Elle observa attentivement l'homme qui venait de se présenter et de poser cette question. Il l'avait regardée pendant quelques secondes avant de formuler cette réponse. Elle s'était sentie évaluée, peut être prise au piège. Et surtout dépendante. Elle avait détestée le sentiment d'impuissance, suivit de celui d'un immense soulagement. Phoenix avait ressentit ce besoin d'être aidée, pourtant, c'était toujours elle qui aidait. C'était comme passer de l'autre côté. Elle décrivit rapidement la personne face à elle. Plutôt de taille moyenne, environ 25-30 ans, l'air sincère. La jeune fille se méfia tout de même, on ne se fiait pas à un inconnu même dans le désespoir le plus total. Elle ne laissa rien paraître de sa méfiance et à son tour se présenta :

"- Ben, je suis Phoenix. Mais ma mère et mes camarades me surnomme Neva' car une de mes profs à écorché mon nom, elle a dit Phoenix Neva au lieu de Phoenix Nevada. Enfin, on peut aussi m'appeler Nini ou Nix mais je préfère Phoenix ou Neva' franchement. Bref ! Je suis bien une nouvelle cavalière et normalement, une amie de ma mère devait me loger mais elle a décroché un poste à New York et ma chère maman est partie en France donc je suis là et je me sens un peu perdue."

Elle inspira un grand coup après le récit rapide qu'elle venait de faire. Si le dénommé Steven ne la prenait pas pour une folle, elle avait de la chance. Remarque, elle s'en fichait. Ce qu'elle souhaitait, c'était de voir sa jument qui devait surement en avoir fait des siennes. Moon Light avait un sale caractère et c'était comme ça que Phoenix l'aimait.

"- Euh... Je voudrait savoir si Moon Light est bien arrivée. C'est une petite jument pie noire un peu sauvage. Elle a un caractère de cochon."

Elle sourit en disant la dernière phrase. Un caractère de cochon pour qualifier un cheval. Il devait vraiment la considérer comme un petit peu folle. Puis, elle réalisa que le directeur devait avoir un pouvoir lui aussi. Elle n'osa pas poser la question. Elle se rendit aussi compte qu'il avait l'air de faire quelque chose en urgence. Il était sortit d'un Pick Up l'air pressé mais la non plus, elle ne posa pas de question, de peur de se montrer indiscrète. Phoenix sentit que les ruelles sombres et inquiétantes étaient devenues soudainement accueillante et à présent un sourire illuminait son visage. Elle inspira et écouta le silence environnant. Elle préférait le calme et la nature à San Fransisco. Dans d'autres conditions, elle aurait même été heureuse de pouvoir rester ici sans contraintes et de pouvoir s'occuper de son cheval. Malheureusement, les circonstances actuelles ne laissait pas la joie transcendante dans laquelle elle se trouvait apparaitre.

[Je me convertis à l'italique XD]

[c'est joli l'italique hein ? moi j'adore xD]

La jeune fille ne semblait pas à l'aise, il y avait de quoi dans ces conditions ! Peut-être un peu vulnérable ? Quoi qu'il en soit, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui fasse confiance, envers un inconnu ce serait plus que normal. Il essayait tout de même de la mettre à l'aise comme il le faisait avec n'importe qui, mais n'attendait absolument rien en retour. La méfiance était normale d'ailleurs, surtout lorsque l'on sait que la plupart des cavaliers du ranch étaient un peu "anormaux". Sur ce plan là, Steven n'y accordait que peu d'importance, il savait que le bien-être viendrait grâce au cheval et non pas grâce au "suivi psychologique". Selon lui dans le cas des irradiés, un tel suivi était tout bonnement inutile. Il se demanda tout de même quel était le pouvoir que possédait cette jeune fille, c'était ce qu'il demandait à chaque nouvel arrivant. Ce n'était pas pour juger de leur dangerosité, mais seulement pour mieux les couvrir, ou simplement pour savoir qui couvrir en cas de problème, de fait bizarre ou carrément d'accident grave. Un petit accident était déjà arrivé, et Ste avait dû se frotter à la police en dégageant bien nettement la responsabilité du cavalier concerné. D'ailleurs il avait soutenu que c'était un accident banal, il faisait tout en général pour cacher les pouvoirs de ses cavaliers au monde extérieur, question de confort de vie pour tout le monde. Lui-même n'aimerait pas que le monde entier connaisse son pouvoir, et tout comme son père, il ne tenait pas à ce que le ranch soit médiatisé !

"- Ben, je suis Phoenix. [...] et je me sens un peu perdue.
- Alors, bienvenue parmi nous Neva ! C'est normal que tu sois perdue ici, surtout si tu ne connais pas cette ville. Mais ne t'inquiète pas, je vais t'emmener au ranch. Tu viens d'où en fait ? "

Une grande inspiration de la part de cette jeune fille prouvait à Steven le soulagement de sa nouvelle cavalière. Il était certain qu'elle ne devait pas rester dans cette situation.

" - Euh... Je voudrait savoir si Moon Light est bien arrivée. C'est une petite jument pie noire un peu sauvage. Elle a un caractère de cochon."

Le directeur sourit largement, cette jument s'appelait donc Moon Light ! Il rit au souvenir de son arrivée, certes elle n'était pas très facile.

" - Oui elle est bien arrivée au ranch, on a eu un peu de mal à la sortir du van mais à force de patience et de douceur, tout s'est passé comme sur des roulettes ! Elle a été mise au pré avec une vieille jument, elles s'entendent pas trop mal pour l'instant, il faut avouer que Gypsy est très apaisante avec les chevaux un peu stressés - d'ailleurs il y a de quoi, ta jument vient de débarquer dans un lieu totalement inconnu. Mais on règlera les détails une fois arrivés au ranch, tu me diras si tu désires qu'elle soit mise au box avec paddock, ou si tu acceptes qu'elle intègre le troupeau sur le dos d'âne, avec mon étalon. Il faut savoir qu'il est très fertile, donc il ne faut pas prendre cette décision à la légère. Sinon elle peut être mise dans un autre petit pré, avec quelques juments et des hongres, mais il n'y a pas beaucoup de place et ce pré est un peu rude pour les chevaux. Enfin, réfléchis-en pour l'instant et tu me diras ça dans mon bureau ! "

Neva semblait maintenant un peu plus détendue, peut-être un peu rassurée de savoir que sa jument allait bien. Il est vrai que pour la plupart des cavaliers ici, pour ne pas dire tous, leur cheval est ce qu'ils ont de plus cher et souvent le seul être aimé qui leur reste, ils ne recherchent que leur bonheur et généralement s'en contentent ! Enfin, tout n'est pas si simple évidemment... Bon pendant qu'on y était, il était peut-être temps de régler les quelques détails restant, car il faut dire que l'arrivée de cette jeune fille avait été assez précipitée et très mal préparée - comme c'était souvent le cas d'ailleurs. Il se pencha vers Phoenix, parlant à voix basse.

" - J'aurai aussi autre chose à te demander. Je sais qu'il est difficile de se confier à un inconnu, d'ailleurs ce n'est pas ce que je te demande. Il faut que tu saches que je suis pyrokinésiste, et qu'au cas où tu ne le saurais pas encore (ça arrive parfois) la plupart des cavaliers ici ont des pouvoirs un peu... bizarres, suite à l'accident de Tchernobyl. C'est important que tu en es conscience, car ça présente quelques risques évidemment. En ce qui me concerne ne t'inquiète pas, je n'ai rien fait cramer d'autre que des piles de paperasses qui me saoûlaient. J'aurai voulu savoir si tu étais de ces cavaliers-là, auquel cas il faudrait que tu me dises ce que tu es capable de faire. Ca ne sera écrit nulle part, l'information restera juste entre toi et moi, c'est seulement au cas où il y aurait un problème et que l'on te soupçonne, pour que je puisse démentir et te couvrir correctement. Je pars du principe que les cavaliers ici n'ont pas envie que le monde entier sache ce qu'ils sont, et aussi parce-que la médiatisation du ranch ne serait absolument pas profitable. Heureusement, on a la chance d'être dans une campagne assez reculée. Mais il faut se méfier, les ranchers sont friands de potins, 'faut pas croire ! "

Steven se mit à rire, eh oui les voisins adoraient entendre les derniers événements. Les conversations étaient souvent axées sur la météo, puisqu'il ne se passait pas grand chose sinon. Bon, la plupart des ranchers de la région étaient au courant des pouvoirs de certaines personnes ici, mais ils se taisaient et l'information n'allait pas plus loin. Mais il fallait se méfier, un petit nouveau dans la région aurait vite fait d'avertir la presse locale, et ce serait la fin du petit train-train quotidien que chacun venait chercher ici - et que Ste affectionnait bien, il faut le dire...

[No comment'. Chui un boulet -_-' désolé pour l'attente]

"- Alors, bienvenue parmi nous Neva ! [...] Tu viens d'où en fait ?
- De San Fransisco."

Elle aimait beaucoup cette ville finalement. Après s'être plainte de la solitude, du lycée, de la nourriture dégoutante à la cantine, des poufs qui la regardait avec leur petit air supérieur qui était si courant, elle gardait un tout de même un assez bon souvenir de San Fransisco.

Après les explications de Steven a propos des légères difficultés a sortir Moon et sur le logement de son cheval, Neva ne put s'empêcher de se gratter la tête. Elle pensait évidement mettre sa chère jument au box mais après mure réflexion, elle se dit que la mettre avec le troupeau la rendrait peut être plus calme. Il fallait absolument qu'elle réfléchisse bien à tout ça. Finalement, elle hocha la tête vers son interlocuteur en signe d'accord. Comme il l'avait si bien dit, elle verrait les détails plus tard. Puis, l'homme qui était face à elle se pencha. Il expliqua rapidement mais clairement qu'il était pirokinésiste et qu'il souhaitait savoir si elle était "capable" de faire quelque chose.

"- Euh... Pour tout dire, je ne suis "capable" de rien faire. Mes mains, elles, sont capables de faire des éclairs. Autrement dit, je suis sensée maitriser l'électricité même si, pour l'instant, je ne maitrise pas grand chose. "

Elle fit un sourire gêné suite à cette déclaration. De toutes façons, qu'allait elle faire avec un don aussi stupide ? Pouvoir allumer une lampe à deux mètres sans devoir se lever ?! Quoi qu'en y réfléchissant bien, ça pouvait peut être servir pour une coupure de courant.

Quoi qu'il en soit, la jeune fille savait qu'elle se sentirait bien ici. Enfin, après s'être trouvée un logement. Mais elle ne doutait pas de ça. Elle se souvint aussi d'avoir vu Steven sortir d'un Pick-Up l'air assez pressé. Peut être avait il un chose urgente à faire et qu'elle l'avait coupé dans son élan. Si cette chose si urgente non-accomplie concernait la santé d'un cheval. Pire, de plusieurs ? Ne sachant pas comment lui rappeller, elle garda le silence pendant queques secondes. De simple secondes qui semblait être si longues pour Neva, imaginant un cheval en train de souffrir, pensant que chaque secondes menaient à la perte de l'animal blessé, malade ou pire. Mais, elle revint à la réalité et se rendit compte qu'elle nageait dans un délire pessimiste. Mais par curiosité elle s'exprima quand même :

"- Je pense que je vous ai interrompu. En sortant du Pick-Up, vous donniez l'impression d'avoir quelque chose à faire ou à prendre."

Elle se sentit indiscrète. C'est vrai, si il ne faisait que prendre un café, elle n'allait pas avoir l'air idiote. Elle détestait qu'on s'immisce dans sa vie avec des questions d'enquêteur de police. Alors pourquoi pas lui. Ce qui était fait, était fait. Mais Neva regretta immédiatement d'avoir été aussi curieuse. Pour rattraper le coup, elle ajouta précipitamment :

"- Sans vouloir être indiscrète"

[Mais non, t'inquiète c'est pas grave ;p]

" - de San Fransisco. "


Ah, San Fransisco... c'était la ville, pas seulement le bout de quartier où l'on va pour faire ses courses. Depuis tout petit, Ste avait le désir de découvrir ce monde de la ville, où tout semblait bouger dans tous les sens, il y avait toujours de l'animation partout. Ca l'avait toujours fasciné et excité sa curiosité, mais finalement, en vieillissant... il aimait trop ces étendues immenses pour songer à vouloir aller en ville. Il avait toujours vécu dans des contrées similaires, il n'avait connu que la ville de Seattle, et encore il s'était souvent muré dans les champs, avec les chevaux. Finalement, cette ville qu'il avait tant voulu découvrir, il l'avait eu à portée de main pendant longtemps sans s'en rendre compte. Maintenant qu'il y pensait, ça ne lui avait pas manqué. C'était seulement pour lui un vieux rêve de gosse, qui finalement n'était pas si merveilleux que ça. A part l'étouffement et la pollution, qu'y a-t-il en ville ? Les magasins, certes. Les boîtes et les fournisseurs. C'était à peu près pour ça que Steven venait ici, et ça ne le dérangeait pas de ne pas y passer plus souvent. Et puis finalement, en y repensant... la jument venait de San Fransisco, c'était un peu normal que sa cavalière vienne du même endroit. Très bon exemple de la logique implacable et de la vivacité d'esprit de Ste !


Après son explication sur le fonctionnement du ranch, la jeune recrue acquiésça. Il le savait, ça faisait une foule d'informations à la fois, ça prenait la tête sur le moment et après on ne se souvenait de rien. Mais ça ne l'inquiétait pas, au fil du temps il lui rappellerait les choses essentielles. Au moins elle aurait déjà été breafée, ça lui reviendra donc assez rapidement.


" - Euh... pour tout dire, je ne suis "capable" de rien faire. [...] je ne maîtrise pas grand chose. "


En voyant son air gêné, Steven lui sourit d'un air rassurant. C'était normal d'être dépassé, d'avoir peur. Au début, ça arrivait à tout le monde. Et puis au fur et à mesure, on se rendait compte qu'on restait humain, qu'on n'était pas un monstre et on s'acceptait comme on était. C'était le tout premier pas, s'accepter, avant de songer à maîtriser ce pouvoir. L'apprentissage était très long, et pour faire ce cheminement-là, l'aide du cheval était indispensable. Lui était chargé de faire passer la partie cheval, une fois que la complicité était faite et assurée, le cheval lui-même faisait le reste. Lui aidait le cheval, le cheval aidait l'irradié, c'était comme ça que ça marchait pour le directeur. Et jusqu'ici, cette méthode était infaillible. Elle était très lente, progressive, elle demandait de la patience, mais des résultats finissaient toujours par arriver.


" - T'inquiète pas, c'est normal pour l'instant. Je vais te faire travailler avec ta saleté de jument - Steven esquissa un sourire amusé, histoire de détendre l'atmosphère sans offusquer Neva - je rigole, donc avec Moon Light, et le reste viendra tout seul tu verras. "


Un sourire rassurant toujours accroché aux lèvres, il observa rapidement sa nouvelle recrue, comme il le faisait à chaque personne qu'il rencontrait. Il estimait que bien connaître et comprendre ses cavaliers étaient primordial pour une bonne ambiance et un travail efficace, mais aussi très important pour que les cavaliers s'y sentent bien. S'ils n'étaient pas à leur aise, il leur était impossible de s'accepter eux-même, et d'accepter leur pouvoir. Elle semblait perdue dans ses pensées, sûrement une jeune fille à l'imagination débordante.


" - Je pense que je vous ai interrompu. En sortant du Pick-Up, vous donniez l'impression d'avoir quelque chose à faire ou à prendre. "


Steven sourit d'un air amusé, apparemment Neva' était observatrice, essayait-elle aussi de dresser son portrait psychologique ? Il s'entendait bien en général avec ce genre de cavalières, un peu comme lui en moins assurées. C'était avec des personnes comme ça qu'il aimait voir qu'elles avaient progressé avec son aide, mais c'était aussi toujours un plaisir de voir qu'elles étaient intéressées et impliquées - ça, pour être impliquée...


" - Sans vouloir être indiscrète. "


Le directeur rit franchement cette fois, de son rire apparemment nerveux mais qui en fait ne l'était pas du tout - au contraire, il était naturel et venait du coeur ce rire là. Il secoua la tête avec amusement, et lui sourit de plus belle.


" - Oui, tu as raison ! J'allais acheter un médicamment pour soigner l'emphysème d'une jument. Elle s'appelle Gypsy, c'est la jument de mon père - la plus vieille jument du ranch en fait. Elle a de plus en plus de problèmes respiratoires en vieillissant. Et puisque le remède habituel est en rupture de stock, je viens demander conseil au vendeur, sur ce qui marcherait le mieux. Dans ce magasin que tu vois là, ils sont assez calés, et ils sont sympas, je les aime bien. Tu veux venir avec moi ? Ou alors tu peux m'attendre dans le Pick-Up, c'est comme tu veux. "